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NAPOLEON

(copie & reproduction interdite)

 

En octobre 1799, la France était dans une situation désespérée: battue en Allemagne et en Italie – en proie à l'anarchie intérieure, elle venait de faire banqueroute. « Que va-t-il se passer? » (rien de nouveau)

Un général d'origine corse, italienne, renverse le Directoire et s'empare du pouvoir avec le titre de Consul, puis d'Empereur (1804). Le coup d'état du 18 brumaire fut accueilli avec joie en France (9 novembre 1799), avec indifférence en Belgique. Le général, Napoléon Bonaparte, avait alors 30 ans. Pour la Belgique, comme pour la France, Napoléon rétablit l'ordre, la tranquillité. Il entreprit une réorganisation judiciaire, administrative, législative, financière, etc. Soucieux de rendre la paix intérieure, il ne pouvait négliger de mettre fin à la crise religieuse, aux persécutions religieuses. Il se décide à rétablir la culte catholique, non pas par conviction catholique, mais parce qu'il comprend l'importance du catholicisme, et parce qu'il se rend compte que la majorité de la population veut vivre chrétiennement et aime l'Église chargée de conduire les baptisés vers le ciel. Un des premiers soins de Napoléon est de rapporter les décrets de bannissement contre les prêtres et d'assurer l'entière liberté de culte.

M. le Curé Swolfs peut revenir tranquillement à Bure et exercer son saint ministère. Vos ancêtres peuvent prier publiquement et se rendre à Haurt sans craindre le citoyen Poncelet qui se fait petit et ne hurle plus.

M. Napoléon recourt au Pape pour réorganiser l'Église de France. Pie VII, esprit conciliant, se prête volontiers au rapprochement. Les négociations furent difficiles, car le dictateur Napoléon, qui était sans doute convaincu de la nécessité de la religion pour la société, « une société sans religion est comme un vaisseau sans boussole », voulait réorganiser l'Église de telle façon qu'elle soit dans sa main. (Rien de nouveau.)

Le concordat est conclu en 1801. Principales stipulations: la religion catholique est reconnue,non plus comme religion d'état mais comme religion de la majorité des Français – le culte public est libre – les évêques seront nommés par le Pape sur présentation du gouvernement – les évêques nommeront les curés.

Le Pape consent pour le bien de la paix à admettre la prise par l'État des biens ecclésiastiques, et renonce à inquiéter les acquéreurs de biens nationaux. En retour le gouvernement s'engage, comme l'avait ait solennellement la Constituante, à assurer le traitement convenable aux évêques et aux curés. L'usage des cloches était rétabli, de même que l'observation du dimanche. Le 6 mai 1802, à la Pentecôte, eut lieu le rétablissement solennel du culte catholique; les temples profanés furent rouverts; les prêtres proscrits restaurés dans leurs fonctions. Le 6 mai 1802, donc, à Bure, , l'église se remplissait de fidèles et l'on chantait avec entrain le credo.

Ce Concordat eut ses opposant:

Du côté des sectaires, les voltairiens, les athées étaient mécontents.

Du côté des catholiques, certains trouvèrent que le Pape avait été trop loin. Un ancier vicaire général de Namur, la Chanoine Stévens, se révolta avec quelques prêtres et fidèles (Stévenistes) accusant le Pape de trop de complaisance à l'égard du gouvernement (amnistie). Il y eut un groupe de Stévenistes à Froidfontaine qui dura assez longtemps, jusqu'à la mort du curé. Il y a encore quelques centaines de Stévenistes aux environs de Hal. D'autre part, la majorité de la population était heureuse de l paix religieuse due au Concordat.

Les Jacobins étaient aussi satisfaits: le clergé ne rentrait pas en possession de ses biens; il devait se contenter du traitement de l'État, et le mariage civil devait précéder l'union religieuse. Signalons qu'en France, le Concordat fut dénoncé unilatéralement en 1905, au mépris des signatures, de la parole donnée. Les traitements furent supprimés au clergé français; mais on ne rendit pas les biens du clergé confisqués une centaine d'années auparavant. La séparation de l'Église et de l'État était le couronnement de la politique anticléricale poursuivie par les radicaux, et maintenant les radicaux intelligents commencent à voir les fruits désastreux pour la moralité française d'une politique laïque.

Napoléon fut un grand organisateur

La nouvelle organisation administrative, issue de la Constitution de l'an VIII, supprime l'administration municipale de Rochefort. En 1800, le citoyen Poncelet doit donc quitter la scène politique au milieu du mépris général. Il la quitte mais pas appauvri: il va s'occuper de ses « petites affaires », des fermes qu'il a volées, des propriétés qu'il a enlevées aux « oppresseurs du peuple ». Il a construit un bel immeuble à Rochefort qui deviendra une brasserie. Comme son immeuble est achevé vers 1805, il l'appelle Austerlitz. Austerlitz est le nom de la bataille célèbre de Napoléon. A Austerlitz, le 2-12-1805, sous un beau soleil, Napoléon massacrait les armées austro-russes. En l'honneur de Napoléon qui fut un dictateur, un despote, comme nous verrons tantôt, le farouche républicain Poncelet qui avait si souvent crié « mort aux tyrans », baptisait son château « Austerlitz ».

En 1800, avec la suppression de l'administration municipale de Rochefort, nos communes retrouvent leur individualité. (Commune de Bure, canton de Rochefort, arrondissement de Marche.) Elles sont dirigées par un « maire » Le maire est nommé par Napoléon qui le choisit sur la liste des notables. Tous les citoyens (âgés de 21 ans et domicilié depuis un an) élisent les notabilités communales. Ils élisent un dixième d'entre eux. A Bure, les électeurs élisent, dressent une liste de 10 notables environ (350 personnes à Bure en 1800). Un de ces notables, Denis Charlier, fut nommé maire.

Dans le domaine de la justice, Napoléon réalise les réformes tentées par Joseph II. C'est l'organisation judiciaire que nous connaissons encore actuellement. Napoléon réunit les lois dans le « Code civil » achevé le 21 mars 1804, appelé aussi « Code Napoléon », imité dans de très nombreux états.

Napoléon visita plusieurs fois la Belgique, y fit exécuter de grands travaux (canal de Mons à Condé), s'occupa d'Anvers qu'il voulait un des plus grands ports de guerre du monde. Il y construisit des bassins (qu'on montre lors des excursions), y dépensa une trentaine de millions. Anvers est le cœur de la Belgique. Quand Anvers va, tout va. Sous Napoléon, l'agriculture fait des progrès, l'industrie prend de l'extension, le commerce devient prospère.

Mais son despotisme, ses guerres, ses démêles avec le Pape produisirent un mécontentement général. Comme tous les dictateurs, Napoléon exigeait que ses sujets se vouassent au culte impérial. Il avait supprimé toute politique. Ce régime dictatorial ne ralliait pas beaucoup de sympathies en Belgique. « On ne nous supporte que parce qu'on nous craint » disaient les préfets. Les fonctionnaires impériaux irrités de la froideur hostile avec laquelle ils étaient accueillis, se moquaient de la placidité, de la lourdeur, de la mesquinerie des Belges.

Les guerres de Napoléon: Une merveilleuse histoire à conter. Ce n'est pas mon but ici. Une histoire remplie toute entière par une guerre contre l'Angleterre, qui ne veut pas les Français en Belgique. Jusqu'en 1815, des guerres, des coalitions provoquées par la diplomatie anglaise, soutenues par les forces navales anglaises, conduisirent nos soldats sur tous les champs de bataille de l'Europe. Ces guerres coutèrent trop d'argent et de sang (environ 50 000 Belges tués dans les rangs de l'armée françaises) pour que le peuple vit tomber avec regret « le petit caporal ». La guerre se déchaina sur l'Europe entière; des centaines de mille hommes jonchèrent de leurs cadavres les champs de bataille; la vieille carte de l'Europe fut bouleversée.

Un Pigeon fut soldat de Napoléon et mourut en Russie. En juillet 1867, mourait à Bure Pirlot ancien soldat de Napoléon (registre des décès).

Un Jean-Joseph Despas fut également soldat sous Napoléon. La famille conserva longtemps de ses lettres.

En 1806, Napoléon ordonna la construction de l'arc de triomphe de l'Étoile à Paris, avenue des Champs Elysées, à la gloire des soldats de la Grande Armée. Monument colossal, imposant. Le soldat inconnu français y repose, 1914.

Conflit avec le Pape. Comme tous les dictateurs, Napoléon voulait que l'Église soit à son service. Lorsque Napoléon annexa les États Pontificaux et interna en 1812 à Fontainebleau le vieux Pape Pie VII, presque mourant, les catholiques prirent parti pour le Souverain Pontife et devinrent hostiles à Napoléon persécuteur du Pape. C'était le commencement de la fin. Bientôt les défaites contraignirent Napoléon à rendre au Pape la liberté (1814). Pie VII rentré en possession de Rome, devait y offrir en 1815 un asile aux Bonaparte chassés de France, et peu après il intervenait auprès des souverains alliés pour obtenir l'adoucissement de la captivité de Napoléon à Ste Hélène, rocher perdu au milieu de l'océan atlantique. Il y vécut avec quelques fidèles, dictant ses souvenirs, gardé à vue par des soldats anglais. L'expiation dura six ans. Il mourut à 52 ans, le 5 mai 1821, d'un cancer de l'estomac.

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